Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a détaillé lors d’un déplacement à Angers (Maine-et-Loire) le jeudi 26 avril, le « plan de rénovation énergétique des bâtiments », doté de quelques 14 milliards d’euros sur 5 ans. Ce plan a été élaboré en concertation avec les professionnels du secteur, et se compose de 32 mesures réparties au sein de 4 grands axes autour de la rénovation : en faire une priorité nationale, massifier, accélérer et accompagner les professionnels.
Ce régime d’aides s’affiche plus simple et mieux ciblé. Une clarification voulue et assumée par le gouvernement. Lors de sa présentation, Nicolas Hulot n’a pas hésité à déclarer avec un enthousiasme certain : « Ce plan est un effort drastique de simplification des aides nombreuses, complexes, mal articulées et souvent méconnues. Il faut créer un choc de confiance des Français. N’ayez pas peur des travaux ! ».
Comme nous pouvons l’imaginer, sous la noblesse de l’étiquette écologique, se cache donc un enjeu économique de plusieurs milliards d’euros.
Quelles sont les principales mesures de ce plan ?
L'Éco-prêt à taux zéro (ECO-PTZ) : Lancé en 2009 et accordé sans conditions de ressources, l’ECO PTZ a longtemps pâti de la complexité de l’instruction des dossiers par les banques, qui, inutile de s’en cacher, ne montraient guère d’empressement à accorder cet « Eco-prêt » . L’objectif est donc de simplifier les démarches pour « essayer de provoquer la confiance au niveau des banques. Si elles ne jouent pas leur rôle, l’État le jouera », avertit Nicolas Hulot.
Le Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) : ce crédit d’impôt déjà existant doit être transformé en prime dès 2019, afin de permettre aux ménages de toucher l’aide financière plus rapidement. Son mode de calcul sera revu pour prendre en compte l’efficacité énergétique des travaux souhaités. La prime sera donc proportionnelle à l’efficacité et l’ampleur de vos travaux.
Rénover les « passoires thermiques ». Le plan gouvernemental vise aussi la rénovation de 150.000 passoires thermiques par an. Des logements qui, comme leur nom l’indique, sont particulièrement énergivores (étiquetés F ou G). Notre pays en compte entre 7 et 8 millions. Or, ils sont occupés principalement par des ménages modestes pour lesquels le budget électricité est une réelle préoccupation. En effet, un logement mal isolé augmente bien évidemment les dépenses de chauffage. Le gouvernement souhaite donc mettre un terme à cette fâcheuse contradiction en rénovant à grande échelle ces bâtiments.
Vers des « bâtiments publics exemplaires ». L'État va aussi agir sur son propre parc immobilier pour « faire des bâtiments publics des bâtiments exemplaires », en rénovant le quart d'entre eux en cinq ans. Pour cela, 1,8 milliard d'euros sera consacré aux travaux nécessaires, en priorité dans les bâtiments scolaires. Les collectivités territoriales pourront aussi bénéficier de 3 milliards d'euros de prêts de la Caisse des dépôts (CDC) sur le quinquennat.
Pour rappel, la Caisse des dépôts est une institution financière publique française créée en 1816.
Celle-ci est placée sous le contrôle direct d'une commission de surveillance rendant compte au Parlement, elle exerce des activités d'intérêt général pour le compte de l'État et des collectivités territoriales, telles que le financement des logements sociaux, le développement des entreprises, ou encore la transition écologique et énergétique dont il est question ici.
L’objectif du gouvernement est donc affiché : rénover « plus, mieux et moins cher ». Et entraîner les territoires dans cette nouvelle dynamique car « rien de tout ce qui pourra arriver ne se fera sans les collectivités locales », a insisté le ministre de la Transition écologique et solidaire, avant d’ajouter « ce nouveau plan n'est pas révolutionnaire en soi mais vise à mettre le paquet, faire converger l'ensemble des acteurs en changeant de méthode et en réinventant notre façon de parler d'efficacité et de rénovation énergétiques ».
Avec une telle volonté du gouvernement, les professionnels du secteur du bâtiment se disent rassurés : la Fédération française du bâtiment s’est réjouie de la nouvelle étape du plan pour la rénovation énergétique des bâtiments. « Les ambitions pour le secteur y sont confirmées ».
Au delà du soutient, certes appréciable, du gouvernement aux professionnels du bâtiment, les Français peuvent donc eux aussi se réjouir. Un tel plan, plus simple et plus efficace, peut avoir un impact direct et bénéfique sur leur facture d’énergie, et donc leur pouvoir d’achat !
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