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Patrimoine des Français : où en sommes-nous des inégalités ?




« L’argent appelle l’argent », « les riches sont toujours plus riches », ces adages bien connus sont-ils vérifiables dans les faits ? Comme souvent, oui et non…

Entre 1998 et 2015, le patrimoine immobilier et financier a doublé en moyenne pour l’ensemble des Français. Bonne nouvelle donc !

Mais derrière celle-ci se cache un accroissement des inégalités. Car dans le même temps, ce même patrimoine a diminué pour les 20% de nos compatriotes les moins riches. Ce serait donc les Français les plus aisés qui auraient le plus profité de cet accroissement.

Ces conclusions sont celles de la dernière étude sur le patrimoine et les revenus des ménages de l’Insee.


Ainsi, en France, depuis le milieu des années 1980, les 10 % d'individus les plus aisés ont vu leur part de patrimoine net passer de 50 % du patrimoine en France en 1985 à 55 % en 2014.

Concrètement, au début de 2015 (année sur laquelle porte l'étude), les ménages français avaient un patrimoine net moyen de 235.900 euros (hors emprunts).

L'Insee précise aussi que les 10 % de foyers les mieux dotés en patrimoine net possédaient plus de 534.800 euros, alors que les 10 % les plus modestes détenaient eux, 3000 euros ou moins.

Et encore, on ne compte pas ici, le patrimoine des fameux 1% des plus riches que riches, qui eux plafonnent à 4.614.000 euros net par adulte en 2014. Une paille.

Qu'en est-il du contexte historique ?

Des inégalités qui peuvent choquer aujourd’hui, mais qui pourtant se sont améliorées au fil des années.

En effet, de 1800 à 1914, la quasi-totalité du patrimoine national était ainsi aux mains des 10 % d'individus les plus riches. Ces derniers détenaient alors plus de 80 % du patrimoine français, quand la classe moyenne, qui n'existait pas réellement, peinait à en posséder 15 %.

La classe moyenne n’a émergé qu’à la période d’entre-deux guerres, et pour cause ! A cette époque, les plus riches souffrent de l’inflation, de la grande dépression des années 30, et la seconde guerre mondiale vient porter le coup de grâce à une partie de leur capital.

Période florissante pour cette nouvelle catégorie, la classe moyenne tire son épingle du jeu durant les trente glorieuses. A partir de 1968 en particulier, les salaires augmentent, les ménages investissent dans la pierre, et passent de locataires à propriétaires. Ils se retrouvent ainsi en 1980, à la tête de près de 40 % du patrimoine national !


Dans le même temps, le vent tourne pour les Français les plus aisés qui voient leurs capacités d'accumulation et de transmission en partie enrayées par des politiques gouvernementales qui leur sont peu favorables, telles que la mise en place de l'impôt sur le revenu et l'augmentation des taxes sur les successions. Des mesures qui ont de quoi freiner la concentration du patrimoine national dans leurs seules mains.

Malgré ces inégalités patrimoniales, l’Insee rappelle que les inégalités de niveau de vie, elles, sont restées stables en France depuis 2008, alors qu’elles ont augmenté dans nombre de pays de l’Union européenne, ajoutant que 14,2% de la population française vivait en 2015 sous le seuil de pauvreté, fixé à 1 015 euros par mois. Un pourcentage qui place la France parmi les plus bas taux de pauvreté d’Europe.

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